Le Budget 2020 est un budget de continuité, en ce sens
qu’il est conforme aux orientations stratégiques du Plan
Sénégal Emergent (PSE). Mais il constitue aussi un budget
de rupture, dans la mesure où il renouvelle profondément
la boîte à outils de l’Etat en matière de gestion des
finances publiques.
En effet, les fondamentaux de la politique économique
restants inchangés, il s’agira de :
- accélérer la transformation structurelle de
l’économie pour générer davantage de richesses, en
renforçant les bases de la production ;
- faire de chaque Sénégalais un acteur de
développement, bénéficiant des meilleures conditions
pour exprimer son potentiel, développant des valeurs
de solidarité et soucieux également de préserver son
environnement ;
o achever le travail des pères fondateurs
de la nation sénégalaise en consolidant leur legs
institutionnel, pour que chaque citoyen se sente en
sécurité, dans un pays bien gouverné, où il a son mot
à dire sur les principaux choix qui déterminent l’avenir
du pays.
Mais si les fondamentaux restent stables, les mutations
imposent une réinvention de l’action publique à travers
un changement total de paradigme dans la gestion des
finances publiques, qui se décline principalement au
travers de deux grandes réformes : la budgétisation en
programmes et la déconcentration de l’ordonnancement.
A partir du 1er janvier 2020, le Sénégal va donc basculer
du Budget de moyens au Budget programme.
Pour les changements attendus, on peut retenir que :
- le budget de chaque ministère est désormais
présenté sous forme de programmes, dont le nombre
varie entre deux (02) et neuf (09) : un programme
dit « support » (dénommé « Pilotage, gestion et
coordination administrative »), regroupe les crédits
affectés aux services transversaux ou d’appui et des
programmes dits « métiers » dont le nombre (entre un (01) et cinq(05)), la dénomination et le montant
des crédits dépendent, évidemment, du périmètre de
compétences du ministère. A cela, s’ajoutent les programmes des Comptes
spéciaux du Trésor (CST) dont le nombre global est de
sept (07) et concernent juste quelques départements
(Présidence (1), Forces armées (1), Intérieur (1),
Economie maritime (1) et Finances et Budget (3)).
- chaque programme est piloté par un
responsable de programme (Rprog), nommé par décret
sur proposition du ministre de tutelle. Le Responsable
de Programme est chargé, sur le plan opérationnel, de
gérer son programme : élaboration des plans de travail,
répartition des moyens entre les services techniques
chargés de la mise en œuvre du programme, suivi des
indicateurs de performance, animation du dialogue de
gestion, pilotage des dispositifs de contrôle interne et
de contrôle de gestion.
La déconcentration de l’ordonnancement, la deuxième
réforme, va aussi être effective à compter du 1er janvier
2020. Chaque Ministre sera ordonnateur de son budget
et le Ministre des Finances garde l’ordonnancement
des recettes. Cette déconcentration ou transfert de
l’ordonnancement, en clarifiant l’imputabilité de la
dépense publique, est donc la conséquence logique de la
budgétisation par programmes.